Actualités

Marathon de Tours : ils terminent l’épreuve avec leur trois filles en poussettes !

Par Simon CHRETIEN , le 2 octobre 2025 , mis à jour le 2 octobre 2025 - 3 minutes de lecture

Le 28 septembre dernier, près de 17 000 coureurs ont pris part aux différentes épreuves du Marathon de Tours. L’événement s’impose comme l’un des plus populaires du Grand Ouest. Au cœur du peloton, des coureurs pas comme les autres : Anne-Sophie, Vincent et leurs trois filles, âgées de 2, 4 et 6 ans, ont franchi la ligne d’arrivée tous les cinq, ensemble. Un joli message adressé aux parents sportifs.

Anne-Sophie est encore submergée par l’émotion lorsqu’elle raconte sa participation au Marathon de Tours. Cette maman de 37 ans a pris part à l’épreuve des 42,195 km entourée de sa famille : son mari Vincent, mais aussi leurs trois filles, qui ont vécu la course depuis leurs poussettes. Une aventure partagée à cinq qui leur laissera des souvenirs impérissables.

L’histoire a commencé il y a plusieurs années. « J’ai couru mon premier 10 km avec un dossard en 2018, alors que j’étais enceinte sans le savoir », se remémore Anne-Sophie, une Bretonne installée dans le Finistère. En 2022, après deux grossesses vécues de manière plutôt sédentaire, Anne-Sophie décide de se lancer dans l’aventure du marathon. Après une longue préparation, à quelques semaines de s’élancer sur son tout premier 42,195 km, elle apprend qu’elle est de nouveau enceinte. « Ce n’était pas prévu car nous utilisions un moyen de contraception. Après en avoir parlé à ma gynécologue, j’ai eu le feu vert pour courir le marathon enceinte. Ma troisième fille a été marathonienne avant même de naître », raconte-t-elle en souriant. Cette expérience fait alors figure de déclic. Anne-Sophie se promet de recourir un marathon, mais cette fois-ci avec sa fille née quelques mois plus tard.

A LIRE : MARATHON, LE DOSSIER POUR VOUS ACCOMPAGNER

Marathon de Tours en famille : une expérience pas prévue par le règlement

Faute de moyen de garde, les choses prennent une nouvelle tournure en juin dernier. Avec son mari, elle décide non pas de partager l’épreuve uniquement avec la petite dernière, mais aussi avec ses deux sœurs aînées. « Quand je me suis renseignée pour savoir si c’était possible, la fédération m’a expliqué qu’il existait un trou dans le règlement à ce sujet. J’ai essuyé plusieurs refus d’organisations. Quand j’ai contacté le Marathon de Tours, j’étais un peu désespérée mais déterminée à courir tous ensemble. Finalement, ce sont les seuls qui ont accepté que nous puissions le faire avec deux poussettes. »

Ce dimanche 28 septembre, à 7h30, Anne-Sophie et sa famille se positionnent donc tout au fond du peloton de 2 000 coureurs prêts à s’élancer sur les 42,195 km du Marathon de Tours. Après un été entier passé à se préparer tous les cinq, l’heure du grand jour a sonné. « Nous nous étions fixé l’objectif de finir en moins de 4 h, explique-t-elle. Nous avons donc remonté tranquillement beaucoup de coureurs, malgré les rotations de binômes dans la poussette et les pauses pipi pour les enfants. »

Une émotion incommensurable

Alors qu’elle redoutait la réaction des autres participants, Anne-Sophie découvre une bienveillance constante. « Mes filles étaient très surprises par tous ces messages de gentillesse. Ça les a marquées. Elles ont adoré l’ambiance de course ! Je suis heureuse qu’elles aient pu voir le côté positif qu’apporte le sport. »

Après 3 h 50 d’effort, la petite famille franchit la ligne d’arrivée tous ensemble. « J’étais submergée par l’émotion, fière de moi, de nous, de représenter la famille. Je me suis dit : ‘’Bon sang, mes filles sont marathoniennes toutes les trois en même temps. Jamais je n’aurais imaginé vivre ça avec mes enfants. »

Démocratiser la pratique et accorder plus de place aux parents sportifs

Cette première expérience a donné des ailes à Anne-Sophie, qui est déjà décidée à recommencer. « Courir avec ses enfants, ça donne une force supplémentaire. J’espère que d’autres organisations nous autoriseront à le faire. »

Car au-delà de la performance sportive, la maman souhaite surtout militer pour démocratiser cette pratique et inciter la société à accorder plus de place aux parents sportifs. « Dans un monde sédentaire, voir deux parents courir est un beau message, surtout dans une société qui a tendance à mettre les parents un peu de côté. »

La petite famille a d’ores et déjà programmé sa venue à Tours l’an prochain, en attendant de voir si d’autres organisations accepteront de leur ouvrir leurs sas.