Kilian Jornet : 31 jours pour gravir 72 sommets de plus de 4200m aux Etats-Unis

Nouvelle aventure validée pour le Patron ! Et quelle aventure ! Kilian Jornet à clôturé en ce début du mois d’octobre 2025 son projet fou intitulé States Of Elevation. Son intention ? Parcourir d’une seule traite, les sommets de plus de 14 000 pieds (soit environ 4200m) des États-Unis à pied ou à vélo. Au total, le légende vivante du trail a gravi 72 des sommets appelés Fourteeners à la seule force des jambes. Un cumul de 5245 km parcourus uniquement en vélo et en courant.
Des images et des souvenirs indélébiles. Voilà ce que l’on peut retenir au-delà de la performance sportive et technique réalisée par Kilian Jornet. L’Espagnol qui s’est fait plus discret ces dernières années sur les courses mise beaucoup sur les projets d’envergure. En 2023, il nous avait déjà épaté en gravissant les 177 sommets de ses Pyrénées natales en huit jours.
Un an plus tard, celui qui a fondé sa marque NNormal remettait ça avec un projet encore plus démesuré : Alpine Connections. Il a réussi à gravir 82 sommets situés à plus de 4000 mètres d’altitude sans utiliser le moindre véhicule motorisé. Un chemin long de plus de 1200 km et 75 300 mètres de dénivelé positif réalisé en courant, en marchant ou bien en vélo pour un total d’effort d’environ 268 heures.

En 2025, donc, Kilian Jornet traversait l’Atlantique pour un autre projet, encore plus fou : States Of Elevation. Son but : parcourir l’ensemble des sommets de plus de 4200m d’altitude des États-Unis. Ces « Fourtenners » représentent un défi de taille, tant les conditions météo sont parfois compliquées dans ces zones. D’autant que le trailer espagnol avait l’intention de rallier l’ensemble des ces sommets uniquement par des moyens de transport non-motorisés : à savoir le vélo ou la course.
De Longs Peaks au Mont Rainer
Le périple de Jornet a débuté le 3 septembre depuis la ville de Boulder. En 16 jours, il a d’abord gravi les 56 sommets de plus de 14 000 pieds du Colorado, en commençant par le célèbre Long Peak. S’en sont suivi des moments forts comme les traversées emblématiques de la LA Freeway, les Elks et la Nolan’s 14, ainsi que des sommets iconiques comme le Mont Elbert et le Pikes Peak.
Ces itinéraires techniques, exigeant à la fois endurance et expertise, ont confronté l’athlète à la météo imprévisible du Colorado et à un terrain impitoyable, entre tempêtes violentes et vents intenses. Malgré ces obstacles, Kilian Jornet a pleinement embrassé l’expérience, trouvant une profonde connexion et une admiration sincère devant la beauté brute de la nature sauvage américaine.

Pendant ces deux premières semaines, nous n’avons eu que trois jours de soleil, ce qui a tout rendu plus difficile. Le Colorado est la plus grande section du projet, avec le plus de sommets et certaines des navigations les plus complexes, donc c’était très stimulant.
L’Espagnol a ensuite pris la direction de la Californie en traversant l’état de l’Arizona et un petit bout du Nevada en roulant sur plus de 1400 km. Dans cet état, il s’est attelé aux ascensions de 15 sommets dont le Norman’13. Après avoir gravi le White Mountain, il a filé vers le nord de la Californie pour escalader le Mont Shasta. Puis, il a traversé l’Oregon en vélo, pour clore le chapitre final avec le Mount Rainer dans l’État de Washington ce samedi 4 octobre.
“Chaque région avait quelque chose de spécial et d’inattendu. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la nature sauvage. Mais j’ai eu un vrai coup de cœur pour la Sierra Nevada et les montagnes de Sangre de Cristo. J’ai aussi connu des conditions très dures, comme au mont Shasta, où le vent était incroyablement violent.”
Kilian Jornet : 5245km en 31 jours

Cette nouvelle aventure du GOAT accouche de statistiques une nouvelle fois complètement folle. Au total, il aura parcouru 5245 km en seulement 31 jours dont 23 en déplacement. Une grande partie a été effectuée en vélo. A pied, il aura parcouru 1000km environ. Il cumule également 123 000 mètres de dénivelé positif pour un total de 488 heures d’activité, dont certains jours avec plus de 16 heures en mouvement.
Kilian Jornet l’avoue lui : ce fut l’un des projets les plus exigeants de sa carrière.
Quand j’ai commencé ce projet, ce n’était qu’une idée sur une carte —quelque chose que je pensais pouvoir être génial, mais je ne savais pas si ce serait possible. Aujourd’hui, je vois que ça l’était, et au-delà des chiffres, ça a été une véritable aventure —une manière de découvrir des endroits qui sont devenus très spéciaux pour moi.
Car au-delà du défi physique consistant à gravir tous ces sommets, le projet se démarquait une nouvelle fois par la distance considérable à parcourir entre ces différents sommets. On peut comparer l’ampleur du projet à la liaison de plusieurs Tours de France et de dizaines de marathons, mais en haute altitude, c’est à dire avec les conditions compliquées que l’on peut imaginer sur les sommets.