Cinq infos à connaître avant d’acheter sa paire de chaussures pour la course à pied
Vous le constatez chaque mois dans notre magazine, dans les rayons des magasins spécialisés ou sur internet : l’offre en chaussures de course à pied est pléthorique. Le marché déborde de nouveautés en tout genre, si bien qu’il est parfois difficile de savoir comment s’y prendre pour choisir la paire idéale. Essayons d’y voir plus clair…
1/ Choisir sa paire de chaussures pour la course à pied en fonction du prix
Ce premier conseil peut surprendre, mais il est révélateur d’une vérité assez générale : le prix est souvent un bon indicateur. « Hors soldes, acheter une paire à moins de 80 €, c’est prendre le risque d’avoir seulement un bout de tissu et une mousse EVA basique. C’est un peu pile ou face. Cela peut convenir à quelqu’un qui court une à deux fois par mois et sans pathologie, mais si l’on veut s’y mettre sérieusement, c’est dommageable », explique Julien Planté, gérant du magasin Running Conseil à Anglet.
Aujourd’hui, le prix moyen d’une chaussure de running se situe entre 120 et 160 €. « À ce tarif, on retrouve les best-sellers des marques, les modèles qui ont fait leur réputation et qui conviendront à plus de 90 % des coureurs. » C’est l’assurance d’avoir une chaussure fiable, adaptée à votre niveau et à votre fréquence d’entraînement.
À l’inverse, une chaussure très chère n’est pas forcément meilleure ni adaptée à vos besoins. « Au-delà de 180 €, on entre dans le haut de gamme avec des technologies spécifiques. Cela peut rimer avec plus de confort, de stabilité ou de dynamisme. Mais acheter ce type de modèle à l’aveugle, sans conseil ni connaissance de son corps, peut être dangereux. »
Exemple typique : les supershoes en mousse hyper réactive. « C’est comme commencer à conduire avec une Formule 1 ! Ce type de chaussure impose cadence et allure, et reste très exigeant. Elles ne conviennent pas à la majorité des coureurs. »
A LIRE : DÉCOUVREZ NOS TESTS ET ACTUS DE CHAUSSURE DE RUNNING
2/ Bien identifier sa pratique
« Avant d’acheter, il faut savoir quelle est sa pratique actuelle, mais aussi ce que l’on envisage dans les 6 à 8 prochains mois », prévient Julien Planté. « Un coureur qui vise simplement des 10 km n’aura pas les mêmes besoins que celui qui envisage un marathon, même si certaines franchises sont désormais très polyvalentes ».
Le marché est aujourd’hui dominé par les semelles XXL, conçues à l’origine pour les longues distances, l’amorti et le confort. Mais il existe des nuances : pour les longues distances, privilégiez des chaussures offrant structure, maintien et une certaine fermeté pour éviter l’écrasement de la semelle. Pour les 10 km ou sorties plus courtes, vous pouvez opter pour des modèles plus rebondissants, avec moins de soutien.

3/ Choisir sa paire de chaussures pour la course à pied : être lucide sur qui vous êtes
Définir ses objectifs est une chose, mais connaître son niveau, sa morphologie et son expérience est tout aussi essentiel. « Si je cours pour me remettre en forme, mes besoins seront différents de ceux d’un sportif déjà expérimenté. Les coureurs aguerris pourront se tourner plus rapidement vers des modèles plus légers, donc plus exigeants. » Un bilan podologique peut aussi être pertinent pour déceler d’éventuelles pathologies ou particularités.
Beaucoup de marques classent encore leurs modèles en fonction du poids du coureur. Julien Planté nuance : « On peut mesurer 2 mètres et peser 90 kg tout en étant très tonique. Quelle que soit sa morphologie, on ne doit pas se brider. Mais il faut savoir que plus on est lourd, plus on use vite certaines chaussures, surtout celles avec des mousses très réactives, et plus on a besoin de stabilité. »
4/ Privilégier le confort plutôt que l’esthétisme
« Investir plus de 100 € donne envie de choisir un modèle qui nous plaît visuellement. Mais l’essentiel, c’est de se sentir bien dedans ! » Le confort est une notion personnelle, mais une règle simple existe : une chaussure confortable, c’est une chaussure qui s’oublie. « Dès les premiers instants, il faut avoir l’impression d’être dans un chausson, ou de ne pas sentir la chaussure », insiste Julien Planté. Fiez-vous à vos sensations et fuyez tout point de pression, même minime. « Le confort est lié à la sensation. Et pour savoir quelle sensation vous préférez, rien de mieux que de comparer et d’essayer plusieurs chaussures. »
Il faut aussi distinguer une chaussure qui « tient bien » d’une chaussure qui « serre trop ». La nuance est subtile, mais perceptible dès l’essayage. Julien Planté recommande également de laisser 2 à 3 mm d’espace entre le pied et l’avant de la chaussure. À l’inverse, un maintien trop lâche donnera une impression d’instabilité.
5/ Ne pas copier ce que font les autres
« Ce qui convient à l’un ne convient pas forcément à l’autre. Nous avons tous une foulée différente. Écouter les avis, c’est bien, mais c’est comme pour un restaurant : rien ne vaut votre propre expérience », souligne Julien Planté.
Il n’y a donc ni mauvais modèles ni mauvaises marques. « Voyez le running comme une aventure : testez, comparez, apprenez à vous connaître et vous finirez par trouver votre chaussure idéale. »
Photos : Running Conseil





