Blessures & Prévention

Elongations, claquages et déchirures (suite 2)

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 6 minutes de lecture

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SOINS ET TRAITEMENT MEDICAL

Les cicatrices qui apparaissent après les déchirures dépendent des caractéristiques de la lésion. Quand l’enveloppe des fibres musculaires lésées reste intacte, ces dernières guérissent ou se régénèrent à partir des cellules musculaires saines. Cela n’entraîne dont aucune cicatrice et la capacité fonctionnelle reste normale. Lorsque la déchirure est complète et touche l’enveloppe des fibrilles musculaires, la régénération se fait de façon différente et laisse une cicatrice conjonctive ou fibreuse dure, qui peut parfois limiter la capacité de mouvement du muscle touché.

Si la douleur, même vive, n’empêche pas le sportif de terminer l’effort en cours, cela évoque une élongation. L’arrêt de sport ne dépassera pas 10 à 15 jours. En revanche, lors d’un claquage, le nombre de fibres musculaires lésées est majoré et les symptômes sont beaucoup plus nets avec impossibilité de prendre appui sur la jambe touchée. Généralement, cette atteinte est confirmée par l’apparition, quelques heures après le geste responsable, d’un hématome. Si la douleur est vive et la mobilisation du muscle impossible, il vaut mieux préciser l’importance de la blessure par une radiographie spéciale dite échographie musculaire. Cet examen mettra en évidence le siège et l’étendue des dégâts ainsi que la présence éventuelle d’un hématome collecté ou d’une poche de sang. La ponction de l’hématome avec repérage à l’échographie permet une reprise plus rapide de la course à pied. Dans le cas d’un claquage ou d’une déchirure, la mise au repos sportif sera de cinq à sept semaines.

Pour être efficace, le traitement doit comporter plusieurs temps thérapeutiques qui, chronologiquement, se décomposent de la façon suivante (en exemple, le claquage du jumeau interne, muscle du mollet) :

  • 1er temps (48 heures)

– appui interdit (cannes anglaises) ;

– compression par un bandage circulaire du muscle qui a lâché afin de limiter l’hématome ;

– glace 4 à 5 fois par jour pendant vingt à trente minutes (glace pilée dans un linge humide) ;

– massages interdits : il est déconseillé de procéder à un massage sur une lésion musculaire moins de 72 heures après l’incident de parcours. Cela augmente le saignement.

  • 2e temps (2 à 15 jours)

– appui interdit (cannes anglaises) et immobilisation par un Strapping (ou contention souple) du muscle touché. Au bout de quelques jours, 8 à 15 suivant l’importance de la lésion (élongation ou claquage), on abandonnera les cannes et on enlèvera le Strapping dès que la marche sera possible sans douleur. La blessure sera alors cicatrisée mais non guérie. Lors de cette phase, si l’amélioration n’est pas constante et si cela n’a pas déjà été fait ;

– le médecin prescrira une radiographie spéciale dite échographie musculaire qui permettra de mettre en évidence la persistance d’un hématome au sein même du muscle ; ce dernier sera alors éventuellement ponctionné.

  • 3e temps (15 à 20 jours) : rééducation

– On a longtemps cru qu’il fallait maintenir le muscle au repos jusqu’à la guérison complète de la lésion. Mais nous savons aujourd’hui qu’une telle immobilisation prolongée risque de se traduire par des limitations fonctionnelles résiduelles, dues à la formation de tissus cicatriciels à l’intérieur du muscle. En outre, l’inactivité a pour conséquence une perte de force musculaire, c’est pourquoi, il convient de commencer très tôt à pratiquer des exercices de rééducation, sous la forme de mouvements doux, dans la mesure où l’on ne craint plus de provoquer de nouvelles hémorragies, ni une douleur trop forte. Dans le cas de lésions légères, on peut reprendre une activité immédiatement après les premiers soins. Lorsqu’il s’agit de lésions plus graves, en revanche, l’immobilisation doit durer plusieurs jours.

– La rééducation est impérative pour éviter les déchirures à répétition. Elle associera un travail de musculation et des assouplissements pour retrouver la force et l’amplitude des mouvements du muscle touché. Le processus de guérison d’une blessure peut être accéléré grâce à une meilleure irrigation sanguine des tissu. En d’autres termes, une bonne circulation dans les tissus proches de la zone en cours de cicatrisation, favorise l’élimination des déchets et l’approvisionnement en nutriments et autres éléments indispensables. La kinésithérapie peut, à cette fin, faire appel aux ultrasons ou à l’électrothérapie (ionisation, diathermie, etc.). Le kinésithérapeute y associera aussi un travail proprioceptif afin que ce muscle retrouve son aptitude à réagir instantanément aux sollicitations de l’entraînement. Cette dernière technique s’effectue grâce à des plateaux d’équilibre ou à l’aide d’un trampoline.

  • 4e temps : reprise

– La reprise de l’activité physique : sur les conseils du médecin, on commencera par la marche et ensuite le footing. La durée de l’immobilisation conditionne le temps nécessaire pour retrouver le niveau initial. Par exemple, après un arrêt total de trois semaines il faut deux longs mois pour retrouver l’état antérieur.

– Les séquelles : une lésion musculaire négligée ou mal soignée (massages au début) peut devenir chronique et empêcher toutes activités de course normale. Dans ce cas, il faut passer une échographie, voire une IRM du muscle concerné afin de connaître de façon précise l’étendue des dégâts : cicatrice fibreuse, hématome enkysté, calcification ou désinsertion musculotendineuse. En fonction du résultat, il sera alors possible d’envisager l’intervention chirurgicale la mieux adaptée au type de séquelle.

Lire précédemment : Soins et traitement médical

Lire la suite : Les facteurs de risque

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