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Des organisateurs à bout de souffle…

Par gmartine , le 21 décembre 2017 - 3 minutes de lecture

L’époque n’est plus à la fête pour les organisateurs de courses. La majorité est confrontée à des difficultés croissantes (coûts, sécurité, dotations…), souvent invisibles pour les coureurs. Résultat : une centaine de courses annulées ces deux dernières années en France, et d’autres purement et simplement rayées du calendrier.

Obtenir le feu vert des élus, trouver des sponsors, mobiliser des volontaires… La vie d’un organisateur de course n’a jamais ressemblé à un long fleuve tranquille. Mais dans un contexte devenu extrêmement tendu à cause de la menace terroriste, elle tient aujourd’hui davantage de la course de haies, du parcours du combattant voire de la mission impossible.
Les attentats de novembre 2015 ont marqué un tournant. Depuis cette tragédie, les exigences des pouvoirs publics pour sécuriser les manifestations ont atteint un niveau record. Si la problématique existe pour tous les rassemblements de masse, les organisateurs de courses à pied ont été particulièrement impactés par le durcissement des réglementations. « Rien qu’en 2016, plus d’un tiers des épreuves du département, soit une dizaine, a été annulé pour des questions sécuritaires, révèle Didier Lobo, président des commissions des courses hors stades du Val-de-Marne. Les directives du ministère de l’Intérieur imposent des conditions draconiennes. Les épreuves doivent désormais se dérouler en milieu fermé. Après, c’est une affaire de volonté politique. Certains maires soutiennent les organisateurs, d’autres ne les suivent pas. »
« En 2016, après l’attentat sur la promenade des Anglais, on a pris la décision de maintenir la Prom’Classic avec la ville de Nice, témoigne Pascal Thiriot, directeur d’Azur Sport Organisation. Il a fallu recruter des agents pour les fouilles et le contrôle des accès dans les aires de départ et d’arrivée, installer des barrières supplémentaires, des blocs de béton sur les zones critiques, des bus anti-intrusion aux intersections du parcours. Les dépenses se sont envolées de 30 000 euros. Pour l’édition 2018, le dispositif a été renforcé et coûtera encore plus cher. Mettre 400 véhicules sur les 42 km pour rendre le parcours hermétique, des snipers, un bateau qui croise au large afin de surveiller la côte, ça devient de la folie ! », s’étrangle celui qui est également en charge du marathon Nice-Cannes. Il est donc contraint de répercuter ces surcoûts sur le prix des dossards. « Tout le monde doit se pro­téger, c’est une nécessité, mais il faut éviter de tomber dans les excès. Pour sécuriser un événement en plein centre-ville, dans une métropole comme Bordeaux, on ­s’arrache les cheveux », confirme Yves Cordier, le directeur du marathon girondin.
Retrouvez la suite de cet article dans le numéro 399 – 400 de Jogging International, en kiosque actuellement.

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